Le trouble de l’érection chez l’homme, encore tabou

Et pour cause : dans l’imaginaire collectif, le trouble érectile continue malheureusement d’être associé à une perte de masculinité et de virilité.

Cette croyance populaire pousse les personnes concernées à cacher leur éventuel problème d’érection et retarde de fait la prise en charge par un médecin ou sexologue. Pourtant, les conséquences sont parfois néfastes pour la vie de couple, la vie sexuelle ou encore l’estime de soi.

Pourtant, des sondages révèlent que près de 39 % des français ont occasionnellement des problèmes d’érection et qu’au moins 11 % souffrent de dysfonctionnement érectile. Devant ces chiffres, force est de constater que le problème est loin d’être isolé.

La dysfonction érectile consiste, pour un humain doté d’un pénis, à être dans l’impossibilité d’obtenir une érection durable et adéquate pour mener à bien un acte sexuel. En d’autres mots, la dysfonction érectile désigne une incapacité à obtenir une rigidité pénienne suffisante pour l’accomplissement d’un acte sexuel, qu’il s’agisse de pénétration ou de masturbation.

En France, pour être qualifié comme telle, la dysfonction érectile doit avoir lieu a minima tous les deux rapports. Autrement, on qualifiera la situation de « problèmes d’érection » : une difficulté à avoir ou à maintenir une érection de manière ponctuelle.

Il convient de faire une nette différence entre la dysfonction érectile et les problèmes d’érection. La Première est caractérisée par une difficulté à maintenir l’érection de manière régulière et durable dans le temps, les symptômes doivent durer depuis au moins trois mois. . Les problèmes d’érections se caractérisent par une difficulté à obtenir une rigidité pénienne ponctuelle.

Il convient également de ne pas confondre avec l’aphanisis : une absence totale de désir sexuel.

La dysfonction érectile peut s’accompagner d’autres symptômes qui permettent d’identifier les causes de cette situation. Elle peut également être accompagnée de : baisse de la libido, baisse du désir sexuel, difficultés à atteindre l’orgasme, difficultés à éjaculer.

L’impossibilité d’arriver à une érection complète (également connue sous le nom d’érection molle) est également un symptôme de la dysfonction érectile. À cela s’ajoutent, le plus souvent, une forte anxiété et une angoisse de l’individu à propos de sa performance sexuelle.

Les causes de la dysfonction érectile

L’étude des symptômes (érection nocturne, angoisse, anxiété, stress, etc.) permet d’identifier la cause et l’origine. Le dysfonctionnement érectile peut être d’origine organique, chimique, psychologique et psychosociale. Il est alors indispensable d’identifier avec précision la cause de la pathologie pour identifier le traitement adéquat.

Le pénis est un organe connecté au système circulatoire de l’organisme. Celui-ci entre en érection lorsqu’il se gorge de sang. Les maladies cardiovasculaires, le diabète, le cancer de la prostate, l’hypertension artérielle, le surpoids / l’obésité, l’hyperlipidémie (présence de graisse dans le sang) ou l’athérosclérose (maladie des artères) affectent le bon fonctionnement des vaisseaux sanguins, donc, ces pathologies ont pour conséquence d’impacter directement la circulation sanguine, et par conséquent, la fonction érectile. D’autres maladies chroniques comme l’insuffisance rénale, les maladies neurologiques (Alzheimer, sclérose en plaques), le syndrome d’apnées du sommeil ou un mauvais état général de santé sont aussi des causes connues. L’âge est bien évidemment un facteur à prendre en compte, c’est en effet chez les personnes âgées que l’on retrouve le plus de cas.

Les effets secondaires de médicaments prescrits pour le traitement de certaines pathologies (l’hypertension, l’angine de poitrine) peuvent, sur le long terme, être à l’origine de troubles de l’érection. Il en va de même pour certains antidépresseurs et certains anxiolytiques. La consommation de substances addictives, tabac, l’alcool, héroïne, cocaïne…est un facteur de risque. Les pesticides et autres polluants de synthèse également.

Mais les principales causes restent aujourd’hui d’ordre psychiques et psychosociales. Cette situation se retrouve principalement chez les hommes jeunes de moins de cinquante ans et ne souffrant d’aucune pathologie. Stress, fatigue, dépression, anxiété, peur de l’échec ou angoisse liée à la performance sexuelle. Les troubles anxieux, induits notamment par une éjaculation précoce, ou une faible estime de soi peuvent être, par exemple, à l’origine ou à l’aggravation d’une dysfonction érectile. Le manque de communication avec son partenaire, le conflit conjugal, l’usure du couple sont également régulièrement pointés du doigt comme étant des causes non négligeables.

Les conséquences du dysfonctionnement érectile

Cette affection peut mener à une perte d’estime de soi, un sentiment de honte, une anxiété chronique, une dépression. Elle peut endommager l’intimité sexuelle d’un couple et entraîner un évitement du contact physique entre les deux partenaires. Elle n’est pas sans conséquence pour le/la partenaire non plus : celui-ci/celle-là peut ressentir la sensation de ne plus être désiré. Ce trouble est bien souvent source de stress émotionnel, qui renforce lui-même les causes d’ordre psychogène de l’impuissance. Il s’agit alors d’un véritable cercle vicieux, d’où l’importance de consulter dans un premier temps son médecin traitant et selon les causes, un.e urologue, sexologue ou thérapeute de couple en cas de symptômes prolongés de problèmes érectiles.

‍Il existe cependant de très nombreux traitements qui permettent d’atteindre et de conserver une érection : les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 ( Viagra, Cialys, Levitra, Spedra…), gels, système MUSE, injections, pompe à air vaccum…

Une thérapie sexologique cognitive et comportementale est toujours utile en parallèle, une molécule peut venir réguler le processus érectile dans les corps caverneux du pénis, mais elle sera sans effet sur la confiance en soi, l’estime de soi ou la bonne communication dans le couple.

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